Une soupape pour stopper l'ébullition. Face à la grogne des députés de son camp, Jean-Pierre Raffarin use d'une bonne vieille méthode : chouchouter d'une main, cadenasser de l'autre. Le Premier ministre a l'intention de continuer à se montrer aux réunions des groupes parlementaires pour endurer les revendications des députés et des sénateurs. Il compte aussi associer ces derniers «en amont», dixit son entourage. Des petits groupes d'élus travailleront donc désormais sur les textes de lois dans leur phase préparatoire car «une fois qu'un accord a été trouvé avec les syndicats, il devient quasi impossible d'y toucher», indique-t-on à Matignon. L'exécutif mise également sur un calendrier chargé pour faire taire les râleurs. «C'est vrai qu'il y a eu du flottement à l'Assemblée, mais maintenant tout le monde se remet à bosser», assure un proche de Raffarin. Au programme avant l'été, l'assurance maladie, bien sûr, mais également un projet de loi sur l'énergie, un autre sur la cohésion sociale, un troisième sur la sécurité civile, la charte sur l'environnement. Pour en venir à bout, le Parlement siégera en session extraordinaire au mois de juillet.
Toutefois, c'est surtout grâce à la «nouvelle donne politique» à l'intérieur de la majorité que le chef du gouvernement espère restaurer son autorité sur ses troupes. Si Jean-Louis Borloo demeure pour l'instant discret à la tête de son ministère de la Cohésion sociale, le trio Sarkozy-Villepin- Douste-Blazy «démarre bien», selon Matignon.