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Le trou de la Sécu fait grimper la dette

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Elle atteint 63,7% du PIB en 2003. La croissance, révisée à la hausse, se situe à 0,5%.
publié le 28 avril 2004 à 0h22

Mauvaise et bonne nouvelles pour le gouvernement. Après l'explosion des déficits publics, c'est la dette qui dérape. Hier, l'Insee a révisé à la hausse son montant : il s'affiche à 63,7 % du PIB en 2003, bien loin des 60 % imposés par le traité de Maastricht. Un chiffre record, dont les explications fournies par l'institut ne laissent pas de poser des questions sur la politique gouvernementale. Car c'est la dérive des comptes de la Sécurité sociale, et particulièrement de l'assurance-maladie, qui est la cause de cette aggravation de la dette. Au lieu du déficit de 8 milliards d'euros attendu, la Sécu a creusé un trou de 12,8 milliards, qui pourrait encore être révisé. Et, selon l'Insee, ce n'est pas par manque de recettes, mais bien par une explosion des dépenses de remboursement (+ 7,4 %). Un malheur ne venant pas seul, les comptes de l'assurance-chômage sont aussi dans le rouge, avec 4,2 milliards. Enfin, l'opération de sauvetage de France Télécom menée par Francis Mer en 2003 est venue alourdir la dette de 9,6 milliards.

Néanmoins, la note de l'Insee n'est pas exempte d'heureuses surprises : le déficit public lui-même demeure à 4,1 % du PIB, grâce à la bonne tenue des comptes de l'Etat, dont le gouvernement a réussi à bloquer les dépenses, et à l'excédent dégagé par les collectivités locales. Surtout, l'institut a revu à la hausse la croissance de l'année passée : elle se situe à 0,5 % au lieu de 0,2 %. En fait, il s'est aperçu que l'activité au second semestre a été plus