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Libération

Le PS excite l'animal

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Sarkozy, sous pression, est mûr pour multiplier les erreurs.
publié le 29 avril 2004 à 0h24

C'est ce qui s'appelle une tentative de déstabilisation. Pas un complot, juste l'«intuition» que le moment était enfin venu. Que Nicolas Sarkozy était «mûr», qu'il ne fallait «pas le lâcher». Les députés socialistes en avaient eu un avant-goût dès mardi. Une violente altercation avait opposé le numéro deux du gouvernement à Henri Emmanuelli. Selon le député des Landes, le ministre lui avait lancé : «Fais gaffe à toi, fais gaffe à toi, fais bien attention à toi.» Pour se justifier, l'hôte de Bercy avait fait savoir qu'Emmanuelli l'avait traité de «guignol» (Libération d'hier).

Voyage aux Etats-Unis. Hier matin, lors de la réunion du groupe PS, la question s'est posée : «Faut-il en rajouter ?» Ou poser des questions «sérieuses» sur la situation économique et sociale? Mais l'interpellation de Philippe Martin (Gers) était prête depuis la veille : «Lorsque j'ai interrogé Sarkozy sur l'objet de son voyage aux Etats-Unis, je voyais le sourire de Juppé. Cette question sur "qui gouverne la France, le président de la République ou le ministre de l'Economie et des Finances", toute la droite rêvait de la poser.» «On savait que Sarkozy était prenable sur le terrain émotif, qu'il perd facilement ses nerfs», assure l'entourage de Jean-Marc Ayrault, président du groupe.

«Nous constatons qu'il y a deux Premiers ministres, explique François Hollande. Nicolas Sarkozy veut montrer qu'il est le maître, qu'il est le recours. Mais il est pressé, trop pressé de prendre la place de je ne sais qui. Alo