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Libération

Face à la presse, Chirac n'a que l'embarras de ses choix

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publié le 30 avril 2004 à 0h25

La jambe qui tressaute sous le pupitre blanc, un dossier rouge rempli de petites fiches sur tous les sujets qui pourraient être évoqués, un sourire mécanique pour désamorcer la tension entre les questions et des lustres qui n'en finissent pas de tinter au-dessus des têtes. Sous les ors de la salle des fêtes de l'Elysée, Jacques Chirac est sous contrôle et aborde maintenant les questions de politique intérieure, après avoir manifesté une grande prudence sur les deux thèmes centraux de sa conférence de presse de jeudi : le mode de ratification de la future Constitution européenne et l'adhésion de la Turquie à l'UE (lire page 6). Sur fond de crise larvée dans sa majorité depuis l'échec des régionales et de croissance en berne, le président de la République sait qu'il doit à nouveau justifier ses choix et tenter de donner du sens à l'action du gouvernement. Choix des hommes d'abord, avec la décision de reconduire Jean-Pierre Raffarin à Matignon plutôt que d'appeler Sarkozy, plébiscité par l'électorat de droite : «La nomination d'un Premier ministre est un privilège du chef de l'Etat que je ne veux pas laisser entamer. J'ai nommé celui qui me paraissait susceptible d'avoir l'expérience et la détermination nécessaires pour engager la nouvelle étape de l'action de l'Etat.» Le gardera-t-il tout le quinquennat ? «Je ne lis pas dans le marc de café», lance-t-il. Sans jamais citer le nom de son ministre de l'Economie, il profite ensuite d'une question sur l'antisémitisme ­ «sujet trop