Trois cents journalistes au moins : Nicolas Sarkozy aura droit ce matin à une conférence de presse quasi présidentielle qui n'en sera pas moins redoutable. Le ministre des Finances y a travaillé tout le week-end, et se réunissait encore avec ses conseillers hier après-midi. Si le succès médiatique est déjà assuré, il devra trouver les réponses précises sur au moins quatre points : la relance économique, la politique industrielle, les comptes publics et l'Europe, les impôts.
Les comptes publics
C'est évidemment le dossier le plus délicat. Le ministre ne s'est engagé qu'une seule fois à ramener le déficit public sous les 3 % du PIB en 2005. Depuis, l'échéance semble devenir floue. Sarkozy attend toujours que Jacques Chirac dise franchement oui au gel de un milliard d'euros de crédits demandé pour la Défense. Il s'attend à une contre-attaque de Jean-Louis Borloo, à qui il se propose de couper 650 millions. Le seul moyen de réduire le trou rapidement est de s'attaquer à la Sécurité sociale. De plus, le virage «social» du gouvernement donne droit à des demandes, comme celle des recalculés de l'Unedic (lire rubrique Evénement) ou les intermittents. Sarkozy a, en revanche, beaucoup parlé de la dette, 1 000 milliards d'euros, soit 63,7 % du PIB. C'est qu'il pense tenir là un combat populaire, en particulier dans l'électorat de droite. Et avoir quelques leviers en main. Comme la vente d'une partie du stock d'or de la Banque de France. Hélas, la cession d'or ne peut rapporter, au mieux,