A gauche, on est parfois mauvais camarades. «S'ils vont jusqu'au bout, combien vont-ils faire ? 0,3 % ? 0,5 % ?», s'interroge un responsable socialiste en parlant des listes «100 % altermondialistes» en cours de formation pour les européennes. Un «camarade» Vert ajoute, carrément méprisant : «Elles ne valent même pas la peine d'en parler.» Contrairement aux remous que la constitution de telles listes provoque au sein d'Attac, les partis de gauche font peu de cas de ces hypothétiques concurrents électoraux.

Pour l'heure, quatre listes sont en «voie de consolidation» : en Ile-de-France, dans le Nord, dans le Sud-Ouest et dans le Sud-Est. Une cinquième, dans l'Ouest, est «en gestation». Dans les prochains jours, leurs initiateurs vont lancer une souscription et adresser une «lettre ouverte à toutes les associations se revendiquant de l'altermondialisme» (1). Ils constatent que «la contre-révolution libérale engagée à l'échelle mondiale n'a, malheureusement, connu aucune résistance significative dans les pays dirigés par les partis se réclamant de la gauche». Assurant «n'avoir demandé d'autorisation à personne» pour s'engager dans le combat électoral, ils invitent «toutes les bonnes volontés» à les rejoindre à Paris pour un premier rassemblement... le 10 mai, date anniversaire de l'élection de Mitterrand à l'Elysée ! «Un pur hasard», selon Christophe Ventura, tête de liste en Ile-de-France.

Pas de quoi cependant effaroucher un socialiste. A la fois secrétaire national chargé de la