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Libération

Les députés rétifs aux charmes du ministre

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Après avoir menacé, il n'a pas envoyé de fidèle batailler pour la présidence du groupe.
publié le 4 mai 2004 à 0h28

Un galop d'essai. La succession de Jacques Barrot à la présidence du groupe UMP ­ qui devrait échoir ce soir à Bernard Accoyer, fidèle de Juppé (1) ­ aura permis à Nicolas Sarkozy de tester sa stratégie pour l'automne prochain. Celle qui devrait, espère-t-il, lui permettre de prendre les commandes du parti chiraquien. Le ministre des Finances a commencé par menacer ses pairs de se compter. Son chevau-léger Christian Estrosi était prêt à se lancer. Longtemps, le député des Alpes-Maritimes a laissé planer le doute : ira, ira pas ? Histoire de faire ses comptes. «On s'est vite rendu compte que Christian n'était pas en mesure d'inquiéter considérablement Accoyer», avoue un proche du ministre de l'Economie et des Finances.

Sarkozy met alors la bride sur le cou à Estrosi. Il sait qu'en terme d'image il a plus à perdre qu'à gagner dans une élection qui, si elle se joue dans un mano a mano Estrosi-Accoyer, lui sera défavorable. «Apparaître comme minoritaire au sein du groupe n'était pas envisageable», reconnaît un proche de l'hôte de Bercy. Il est vrai que Sarkozy, toujours marqué au sein du groupe UMP par l'épisode balladurien de 1995, n'a toujours pas réussi à se bâtir un réseau parmi les députés. Pas question, dès lors, de faire de cette élection interne «une affaire de personnes».

Plus question, surtout, d'officialiser l'existence d'un «courant Sarkozy». Désormais, il vise «l'union» et «le rassemblement». Et ambitionne de «montrer qu'il a des amis partout». A commencer par les min