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Libération

Ange Santini, le vrai président corse

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Du fait des compétences élargies de l'exécutif, il est le patron de l'île de Beauté.
publié le 7 mai 2004 à 0h31

Le véritable patron de l'île, c'est lui, Ange Santini, le maire (UMP) de Calvi, pas l'autre, Camille de Rocca Serra, le député-maire (UMP) de Porto-Vecchio hissé au perchoir de l'Assemblée territoriale de Corse. Le mois dernier, l'exercice très politique de l'élection du second a éclipsé celle du président du conseil exécutif, le «gouvernement» de l'île. Pourtant, Ange Santini s'impose désormais comme le dirigeant de la région corse. Un patron d'autant plus puissant que la loi de janvier 2002, née des discussions entre élus insulaires et le gouvernement de Lionel Jospin, lui donne des pouvoirs beaucoup plus importants que n'importe quel autre président de région du continent.

Des compétences élargies assorties de moyens. Santini devra gérer la manne de 1,8 milliard d'euros du programme exceptionnel d'investissement destiné à combler les lacunes en équipements de l'île de Beauté avec l'aide de six «ministres», dont José Rossi, l'ex-président de l'Assemblée territoriale propulsé à la tête de l'Agence de développement économique de la Corse, le Bercy insulaire. «La réalité du pouvoir est bien évidemment aux mains du conseil exécutif, pas dans celle de l'Assemblée. Même son personnel propre est mis à disposition par le président de l'exécutif. A mon grand dam, elle n'a pas le pouvoir de dire non et se réduit à être une chambre d'enregistrement», regrette José Rossi qui, au cours de son mandat passé, s'est souvent frotté au président de l'exécutif d'alors, le RPR Jean Baggioni.

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