Jean-Pierre Raffarin est sorti de son silence. Mais n'a pas dit grand-chose de neuf. Quasi muet depuis la déroute des régionales, il avait laissé Jacques Chirac et ses ministres annoncer changements de cap et reculades. Hier soir sur France 2, il a voulu, à l'occasion de son deuxième anniversaire à Matignon, «donner du sens» à sa politique. Et y a ajouté une couche d'«humanité». En fait, il a surtout répété ce qu'avait déjà expliqué le président de la République il y a un mois, au lendemain des élections. Lors de cette première émission télévisée préparée sans Dominique Ambiel, son ancien conseiller en communication, le Premier ministre a renouvelé un numéro déjà rodé : montrer qu'il demeure le chef de son camp et que sa politique reste cohérente. Les traits tirés, mais le ton combatif, il s'est défini comme «le pilote de l'Airbus gouvernemental», décidé à poursuivre des réformes, mais «moins brutales». «Il n'y a pas écrit "entêté" ici», a-t-il martelé en montrant son front. En «homme de devoir», il a assuré qu'il n'y avait «pas d'action sans durée, pas de durée sans épreuve». Contesté jusque dans les rangs de la majorité, le Premier ministre a voulu s'afficher en «patron d'une équipe», soulignant qu'il avait été nommé «trois fois» par le chef de l'Etat. «Quand des ministres ne sont pas d'accord, je tranche. J'assume le cap, je prends les coups quand il faut les prendre.» Evoquant la défaite de mars, il a juré avoir «entendu ce que les Français ont dit». Et, à un mois des eu
Raffarin met de l'huile
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publié le 7 mai 2004 à 0h31
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