Une grosse louche pour la droite et une belle cuillerée pour les socialistes. Marie-George Buffet, qui lançait, vendredi soir au Cirque d'hiver à Paris, la campagne des communistes pour les européennes, a d'emblée donné le ton : sus à l'Europe libérale, voulue par le gouvernement et acceptée par le PS. Sa cible ? La future Constitution de l'Union, «c'est-à-dire Maastricht en pire». «Le gouvernement n'a pas d'autre credo que celui qui s'écrit dans le marbre de Bruxelles : déployer le tapis rouge au capitalisme mondialisé», a lancé la secrétaire nationale du PCF devant quelques centaines de personnes. Avec un coup de patte pour Jean-Pierre Raffarin : il «se dit le "pilote de l'Airbus gouvernemental", mais c'est bien le Medef qui est dans la tour de contrôle». Et comme «la droite n'a pas encore compris la leçon» des régionales, elle a proposé de lui «remettre une bonne claque». Dans ses blâmes, Marie-George Buffet n'a pas oublié le PS et les Verts, qui ont donné leur «assentiment franc quoiqu'un peu gêné» à la Constitution. Et de pointer les «virages à 180 °» des socialistes. «Cette Europe, cette Constitution, sont libérales et c'est déjà par là que la gauche a péché entre 1997 et 2002», s'est-elle emportée.
Mais, à l'heure où le PCF se lance dans la campagne, elle ne pouvait pas ne pas revenir sur la composition des listes. Dans les 7 circonscriptions métropolitaines, elles seront tirées par des communistes, alors qu'elle souhaitait rééditer les attelages communistes-militants