Renaud Dutreil est ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat.
Alors que le gouvernement est au plus bas dans les sondages, l'UMP peut-elle reprendre la main sur la gauche le 13 juin ?
Nous devons retrouver confiance en nous et nous battre. Il faut lutter contre le renoncement et l'esprit capitulard qui est parfois la tentation au lendemain des défaites. Nous devons mieux défendre notre bilan et mieux expliquer notre projet, ainsi que l'équité de notre démarche. Aujourd'hui, je crois en un rebond possible aux européennes. Nous sommes face au cartel des non qui s'est exprimé lors des régionales. La gauche pensait que nous serions assommés. Illusion : nous sommes remontés sur notre cheval et nous continuons à agir. Contre le vote-sanction, qui n'est pas un vote pour un projet, nous incarnons le vote-action. Le PS n'est plus un parti de proposition, ni un parti de gestion. Ses idées sont encore dans les limbes. Il est tellement divisé sur la Constitution européenne qu'il a refusé de se prononcer. Sur le dossier de la réindustrialisation, Laurent Fabius propose un impôt sur les sociétés européennes alors que la France est déjà un pays surtaxé. La gauche française est isolée par rapport aux gauches européennes. Elle n'a aucun partenaire avec qui construire son Europe sociale. Personne ne veut appliquer les 35 heures de Jospin, ni le smic européen (qui se traduirait d'ailleurs par une baisse du smic français !). Les socialistes français ne sont pas crédibles en Euro