Des courants, mais pas trop quand même. Après avoir longuement tergiversé, l'UMP a décidé hier, lors de son conseil national réuni à Aubervilliers (lire aussi pages 2 et 3), de s'en tenir à ses statuts permettant la création de «sensibilités». «Pourquoi aurions-nous peur d'afficher nos diversités ?», a lancé avant le vote François Baroin, secrétaire général délégué du parti chiraquien. Cette disposition avait été suspendue à la demande de Jean-Pierre Raffarin l'année dernière. Le Premier ministre voulait alors éviter que le parti majoritaire se transforme en une somme d'écuries présidentielles. Nicolas Sarkozy, pas sûr à l'époque d'être majoritaire au sein d'une formation tenue par Alain Juppé, avait appuyé ce report. Mais les déboires judiciaires du patron de l'UMP et la déroute des régionales ont changé la donne. De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer le fonctionnement du parti. Le message a été entendu à l'Elysée, et François Baroin a remis l'idée des courants au goût du jour.
La mise en place de ces «sensibilités» devrait avoir lieu à l'automne, après un «appel à motions» qui seront des «projets de société» d'une dizaine de pages. Les «sensibilités» verront le jour soit lors du congrès qui doit élire le nouveau président de l'UMP, soit juste avant ou juste après, par un vote des militants sur l'Internet ou par correspondance, a indiqué le président de la commission des statuts et ministre de la Fonction publique, Renaud Dutreil. Selon les statuts, une «sensibil