La dernière fois que François Hollande a rencontré les associations homosexuelles, c'était à l'automne 1998. Déjà patron du PS, il était venu présenter ses excuses : faute de combattants socialistes, la première mouture du Pacs avait été rejetée à l'Assemblée nationale. Depuis, rien, pas une Gay Pride, rien sur la question du mariage et de l'adoption pour les gays, lancée depuis deux mois par le Collectif pour l'égalité des droits et par Noël Mamère. Dominique Strauss-Kahn a pris le boulevard laissé vacant par Hollande (lire ci-contre). Il a enthousiasmé les associations homosexuelles: «Strauss-Kahn considère comme une faute morale l'idée qu'il serait dommageable pour un enfant d'être élevé par un couple homosexuel. Cela s'applique y compris aux gens de son camp politique», prévient Alain Piriou, porte-parole de l'interassociative LGBT (lesbienne, gay, bi, trans). Celui-ci apprécie particulièrement que DSK ne dissocie pas mariage et adoption : «Nous nous opposerions frontalement à toute proposition ouvrant le mariage et fermant l'adoption.»
Elisabeth Guigou l'a compris. Lors des débats sur le Pacs, de son banc de garde des Sceaux, elle avait pourtant passé son temps à jurer que jamais le Pacs ne conduirait à l'adoption. «En 98, il fallait d'abord obtenir la reconnaissance du couple homosexuel. La société a beaucoup évolué. Je ne vois aucun problème à ce que des couples du même sexe obtiennent une égalité totale des droits ce que n'accorde pas le Pacs et une reconnaissance