Jean-Marie Le Pen siffle la fin de la récréation. Lundi, au cours d'une longue discussion, le président du Front national a rappelé sans ambages à ses deux lieutenants, Bruno Gollnisch, son dauphin officiellement désigné par lui-même, et Carl Lang, le secrétaire général du parti, que le chef, c'est lui. A ce titre, la composition des listes pour les européennes depuis une décision du bureau politique de 1998 ne dépend que de son choix souverain. Pas question donc de convoquer une réunion du bureau politique, comme le demandait Marie-France Stirbois, écartée de la liste de Jean-Marie Le Pen dans le Sud-Est.
«Ligne jaune». Bruno Gollnisch avait osé critiquer pour la première fois ouvertement cette décision de Le Pen. «Le président a repris les choses en main et a clairement fait comprendre à Bruno Gollnisch qu'il avait franchi la ligne jaune», raconte un des responsables du mouvement. «Très franchement, il n'y avait que Marie-France Stirbois qui n'était pas au courant de la décision de l'écarter», ironise Stéphane Durbec, conseiller régional en Paca, pour qui la veuve de Jean-Pierre Stirbois «a raté son atterrissage à Nice et ne l'a pas plus réussi dans le Var. Aux dernières régionales, elle n'a pas fait des étincelles».
Mais cette mise au rancart est loin de faire l'unanimité au sein du FN et dans les cercles qui lui sont proches. Certains militants téléphonent même directement au siège du parti, à Saint-Cloud, pour faire part de leur désaccord, rappelant à certains les chaudes