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Libération

Le coup de gueule de Chirac entendu mais pas compris à l'UMP

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publié le 14 mai 2004 à 0h37

Jacques Chirac contesté. Le coup du président de la République venu plaider, mercredi, «l'union sans faille» n'a guère été apprécié par les députés UMP. Au point que l'appel présidentiel, lancé depuis les salons de l'hôtel de Lassay (la résidence du président de l'Assemblée) à l'occasion du départ de Jacques Barrot pour Bruxelles, risque d'avoir un effet totalement inverse à celui recherché. Certes, il reste des aficionados toujours prompts à applaudir la geste chiraquienne. Ainsi, Bernard Accoyer, président du groupe UMP, se réjouit de «l'image de rassemblement» offerte ce soir-là. Mais même les gardiens du temple sont «ébranlés», «surpris» de cette «mise en garde».

«Franchise». Hier matin, ils s'épanchaient volontiers à l'Assemblée. L'un reconnaît «ne pas comprendre le Président. Il faut qu'il nous laisse respirer. Si nous faisons remonter des choses désagréables du terrain, ce n'est pas pour embêter le gouvernement. C'est pour qu'il rectifie le tir». Un autre, proche d'Alain Juppé : «Il n'a rien compris. C'est de câlinothérapie dont nous avions besoin. Pas de réprimandes.» Un ex-balladurien, enfin : «On n'est quand même pas là pour se faire engueuler.» La plupart d'entre eux n'ont pas apprécié l'aspect «professoral» du discours de Chirac, qui a rappelé que «le rôle des parlementaires de la majorité est de soutenir le gouvernement avec loyauté et de l'alerter avec franchise». Sous-entendu : jusqu'à présent, la «franchise» a manqué. Ce que dément naturellement Pierre Méhaign