La politique en clips tournés hors des studios. Pour les européennes, la campagne radiotélévisée officielle sera rock n' roll ou ne sera pas. En tout cas, c'est ce qu'espère le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui a décidé de la rénover. Avant, c'était simple, monolithique : le CSA mettait à la disposition des candidats un studio à la Maison de la radio et, en toute fin de campagne une fois la tournée des meetings terminée , les hommes politiques défilaient la veille ou l'avant-veille de la diffusion du spot pour enregistrer leur réclame. Tout cela, c'est fini. Plus de Maison ronde et sa moquette commune à tous les candidats, les trois sortes de tables au choix, le même nombre de spots contingenté quel que soit le parti, le même mur sur lequel, on pouvait seule liberté punaiser une carte de France.
Déjà, dans les années 90, le CSA avait autorisé 50 % d'inserts tournés en extérieur pour faire respirer des spots à la grâce toute brejnévienne. Pas suffisant : «C'était 50 % de liberté dans 50 % de contraintes», explique Joseph Daniel, conseiller en charge des campagnes électorales au CSA. D'où une tendance certaine du téléspectateur à se carapater à la seule vue d'une campagne officielle. Et ce, même quand Antoine Waechter se fait interviewer par un comparse déguisé en castor... En 2001, le CSA commence à travailler à une réforme. Ce ne sera pas pour la présidentielle ou pour les législatives de 2002 : le Conseil constitutionnel est réticent. Ni pour les régionale