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Libération

PS: le mariage gay, arme de désunion massive de Jospin

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En s'y déclarant opposé, il désavoue tous les présidentiables socialistes.
publié le 18 mai 2004 à 0h40
(mis à jour le 18 mai 2004 à 0h40)

Sur le fond, Lionel Jospin n'a pas surpris son monde. En se prononçant dans le Journal du dimanche contre le mariage gay et l'adoption d'enfants par des couples homosexuels (Libération d'hier), l'ancien Premier ministre socialiste est resté fidèle à la prudence qui fut la sienne à Matignon sur de nombreux sujets de société, comme le Pacs ou le rallongement du délai de l'interruption volontaire de grossesse. «On peut réprouver et combattre l'homophobie tout en n'étant pas favorable au mariage homosexuel», a notamment écrit Jospin, en pointant «une nouvelle tentation bien-pensante» et en souhaitant que «le débat se déroule sans intimidation, ni rappel à un "ordre moral" quel qu'il soit».

Ce faisant, l'ex-chef du gouvernement a d'abord contredit Dominique Strauss-Kahn, son ancien ministre de l'Economie, à l'initiative de la conversion du PS au mariage gay. Mais Jospin, qui n'avait prévenu que le maire de Paris, Bertrand Delanoë de la publication de sa tribune, a aussi bousculé Hollande, Fabius et tous les responsables socialistes qui avaient emboîté le pas de DSK. «On ne peut pas demander à un lambertiste [le courant trotskiste auquel a appartenu Jospin, ndlr] d'être ouvert sur les questions de société», ironise un député socialiste, lui-même pourtant très prudent sur la question de l'adoption. Plus sérieusement, un autre député PS confie : «Une chose est sûre, c'est que Jospin pense ce qu'il a écrit.»

Court-circuit. Lionel Jospin a, en tout cas, fait un heureux