La réforme de l'assurance maladie doit, selon Philippe Douste-Blazy, permettre de réaliser «entre 15 et 16 milliards d'euros» d'économies par an. Soit 10 milliards de dépenses en moins, 5 milliards de recettes en plus, et 1 milliard issu de la réduction des intérêts de la dette. Mais autant sur les recettes, les évaluations peuvent être fiables, autant, côté dépenses, les estimations sont très aléatoires. Elles reposent d'abord sur des changements escomptés du comportement des patients et des prescripteurs.
Effet induit. Ainsi, le forfait d'un euro par consultation rapporterait-il 630 millions d'euros. C'est le nombre de consultations annuelles multiplié par un euro, sans compter les enfants et les bénéficiaires de la CMU. Mais la mesure peut avoir un effet induit. Positif si elle dissuade un nombre significatif de patients d'aller consulter à la moindre inquiétude. Négatif, si elle multiplie les actes mis au nom des enfants. Et l'effet ne sera pas le même selon que cet euro pourra ou non être remboursé par la complémentaire (mutuelle, assurance privée ou contrat d'entreprise), un point pas encore tranché.
A la louche. Autre économie, celle, attendue, d'un renforcement du contrôle des arrêts de travail. Elle est estimée à 800 millions d'euros. Mais il s'agit d'un objectif qui ne sera pas atteint avant plusieurs années. Même chose pour la «rationalisation des achats hospitaliers», dont le gouvernement espère tirer 1,5 milliard d'euros. Quant à l'économie qui devrait découler du