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Libération

L'UDF pointe son Monnet dans la campagne

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Bayrou a présenté son programme depuis la maison du père fondateur.
publié le 19 mai 2004 à 0h41

En pèlerinage, les gaullistes se rendent à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne). Les socialistes vont à Jarnac (Charente), sur la tombe de Mitterrand. Quant aux centristes, leur haut lieu spirituel se trouve à Bazoches-sur-Guyonne, dans les Yvelines, a 50 km de Paris. C'est là que se trouve la maison de Jean Monnet, l'un des pères fondateurs de l'Europe. C'est donc «l'âme» de cette bâtisse, vaste chaumière rachetée en 1982 par le Parlement européen, que François Bayrou est venu «sentir», hier, pour lancer la campagne de Marielle de Sarnez, tête de liste UDF en Ile-de-France.

Hurler. L'occasion pour le leader centriste de faire entendre sa petite musique fédéraliste, à rebours des discours eurosceptiques en vogue au PS comme à l'UMP : «Nous entrons dans le siècle des géants planétaires que sont la Chine et les Etats-Unis. En face de ces géants, l'Europe est notre seule arme.» Et d'ajouter : «Notre contrat social, nos valeurs culturelles, notre manière de vivre ensemble sont directement menacés dès lors que nous ne pourrons pas parler d'égal à égal avec les superpuissances.» Afin d'arriver à cet équilibre, l'UDF propose d'abaisser le seuil des majorités nécessaire pour faire passer les décisions dans l'Union, et de doter celle-ci d'un président clairement identifié. De quoi faire hurler les souverainistes de tout poil.

Mais si cette élection est si «essentielle» pour le pays, pourquoi Bayrou ne s'y présente-t-il pas, comme il l'avait fait en 1999, après un autre pèlerinage à