Menu
Libération

42 heures pour renflouer les caisses

Article réservé aux abonnés
Ce contrat de travail «à 120 %» pourrait être prêt à l'automne.
publié le 20 mai 2004 à 0h41

«Il y a des marges de manoeuvre du côté des 35 heures.» En privé, Nicolas Sarkozy ne cache plus que l'assouplissement qu'il souhaite de la législation sur le temps de travail n'est pas seulement, pour lui, un simple positionnement politique. C'est devenu un enjeu budgétaire. Le ministre des Finances avait étonné le 4 avril en plaidant pour une réouverture du débat sur la RTT. Un dossier enterré quelques jours plus tôt par Matignon, qui n'avait pas donné suite au rapport de Patrick Ollier et Hervé Novelli sur les effets des 35 heures.

Depuis, les propositions refleurissent : le gouvernement travaillerait sur un nouveau contrat de travail à «120 %», soit 42 heures, qui pourrait voir le jour à l'automne. Hier Jean-Pierre Raffarin a promis, dans une lettre adressée à Hervé Novelli et Patrick Ollier, une «réflexion» sur la question, en septembre.

Pour Bercy, une refonte de la législation du travail, quels qu'en soient le moyen et l'étendue, pourrait devenir un véritable jackpot budgétaire, en permettant de réduire le volume des aides aux entreprises destinées à compenser le coût des 35 heures, sur le principe «moins de RTT, moins d'aides publiques». «Elles coûtent 100 milliards de francs par an au budget de l'Etat», ne manque jamais de protester Nicolas Sarkozy.

En fait, les baisses de charges destinées à compenser les effets de la RTT pour les smicards se sont élevées à 11 milliards d'euros en 2003 et elles plafonneront à 16 ou 17 milliards d'euros en 2006 lors de la dernière augme