Menu
Libération

Gollnisch, la porte en héritage

Article réservé aux abonnés
Face à Marine Le Pen, le numéro 2 du FN voit la succession s'éloigner.
publié le 21 mai 2004 à 0h42

«Le destin des dauphins, c'est parfois de s'échouer», confiait, en petit comité, Jean-Marie Le Pen à propos de Bruno Gollnisch au lendemain du congrès FN de Nice. A l'époque ­ en avril 2003 ­, le numéro deux du parti avait osé organiser une fronde contre la plus jeune des filles du chef, Marine, lors de la désignation du comité central. Aujourd'hui, le souci du délégué général, désigné par Le Pen ­ lui-même ­ pour lui succéder, serait plutôt de surnager, ballotté entre des partisans revendicatifs et sa volonté de ne pas se couper du chef.

En critiquant pour la première fois publiquement le président du FN après sa décision de ne pas investir Marie-France Stirbois en numéro deux de sa liste, Bruno Gollnisch a franchi la ligne jaune aux yeux de Le Pen. Stirbois a toutefois renoncé à réclamer la convocation d'un bureau politique (BP) du FN pour trancher le différend, alors qu'elle avait réuni le quota requis pour appuyer sa démarche (un quart des membres du BP). C'est le secrétaire général, Carl Lang, qui a joué les modérateurs pour la raisonner. Il a ainsi évité à Gollnisch de le faire et de donner l'impression à ses principaux soutiens de les laisser en rade au moment de l'épreuve. Le délégué général est toujours aussi prudent : «Je ne ferai pas de commentaires sur la présence des uns et des autres à ces deux journées d'Orange, ni sur la réunion elle-même. Je fais campagne pour les européennes et ne me livrerai à aucune déclaration qui puisse envenimer le climat.»

Cette attitud