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Libération

Les anti-Le Pen au front

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publié le 21 mai 2004 à 0h42

Le chef défié. Evincée par Jean-Marie Le Pen de la deuxième place de sa liste des européennes dans le Sud-Est, Marie-France Stirbois participe aujourd'hui à Orange (Vaucluse) aux journées de l'Esprit public, le club du maire frontiste de la ville, Jacques Bompard, en guerre ouverte avec le chef du Front national. Une présence un rien bravache. Car la semaine dernière, lors de la convention régionale Paca du FN réunie à Toulon, Le Pen, vexé de parler devant une salle à moitié déserte, a menacé de sanctions tous ceux qui s'afficheront à ce rassemblement des anti-Le Pen du FN.

Pour Marie-France Stirbois, les diktats du chef ne pèsent pas lourds : «Ces menaces ne sont pas sérieuses. Elles ont été lancées sous le coup de la colère...» Et l'ancienne députée de Dreux d'asséner : «On reproche à Bompard d'accueillir des anciens mégrétistes alors qu'ils sont légions autour de Marine Le Pen. A commencer par son directeur de cabinet, Bruno Bilde !» «Ce qui se met en place aujourd'hui, c'est la cristallisation d'une démarche de contestation, constate un des principaux dirigeants du parti d'extrême droite, jusque-là fidèle à Le Pen. Chacun prend ses positions dans l'optique de la succession. Et, dans ce cadre, le renfort de Marie-France Stirbois, qui possède une véritable légitimité au sein du mouvement, est très important.» Il est vrai que la veuve de l'ancien numéro 2 du FN, Jean-Pierre Stirbois, jouit d'une forte popularité parmi les adhérents frontistes.

La décision du chef suprême de l