Aidez-moi ! C'est en substance le message qu'a passé Dominique de Villepin aux syndicats de policiers qu'il recevait, hier place Beauvau, pour mettre au point la grande réforme des carrières des policiers. Un chantier mis en route par son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Mais les temps ont changé, et le face-à-face budgétaire (et politique) entre Bercy et Beauvau est désormais tendu.
«Patate chaude». Dominique de Villepin a expliqué hier aux syndicalistes qu'il avait besoin, d'ici au 11 juin, d'un accord unanime des partenaires sociaux pour faire inscrire, dans le projet de budget 2005, les crédits nécessaires aux augmentations indiciaires et autres requalifications induites par la «réforme des corps et carrières». Et le ministre de l'Intérieur de préciser qu'à défaut «Bercy», comprendre Nicolas Sarkozy, menaçait de reprendre le peu d'argent déjà dégagé en 2004 pour financer ce chantier. Sarkozy ne serait donc plus le protecteur des flics...
En revanche, s'il finit par obtenir gain de cause, Villepin a assuré ses ouailles qu'une enveloppe de 365 millions d'euros serait dégagée d'ici 2012, voire dès 2010, pour mener à bien la réforme. «Nous sommes tous sous pression. J'ai besoin d'un soutien massif, consensuel, unanime», a répété le ministre, qu'un de ses interlocuteurs a trouvé «combatif et déterminé». «Ce n'est pas facile pour lui, commente un syndicaliste, il ramasse la patate chaude laissée par Sarko.»
Les policiers se montrent pourtant bien plus rassurés que leur ministre : «