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Libération
Interview

«Tel qu'il est, ce texte n'est pas inutile»

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publié le 27 mai 2004 à 0h48

Ex-ministre verte de l'Environnement, Dominique Voynet avait commandé, en 1999, un rapport sur le principe de précaution.

Pourquoi ces hésitations du PS ?

On trouve au sein du PS des gens qui considèrent que rien ne doit entraver la recherche, que tout ce qui est techniquement possible est humainement souhaitable. Et d'autres qui souhaitent une définition sérieuse d'un principe somme toute mal connu. Le principe de précaution est pourtant inscrit dans les textes adoptés par les chefs d'Etat à Rio en 1992, dans des directives européennes, dans le projet de Constitution de l'Union et dans... la loi Barnier de 1995 ! Et quand j'ai pris l'initiative du moratoire sur les OGM, c'est en vertu de ce principe. Ce n'est donc pas un justificatif à l'impuissance.

Certains élus PS se basent sur un rapport que vous aviez commandé pour refuser le principe de précaution...

C'est un faux débat. Ceux qui trouvent aujourd'hui scandaleux qu'il figure dans la Constitution française n'ont pas réagi quand ils ont vu qu'il figurait dans le projet de Constitution européenne.

Mais cette charte apporte-t-elle vraiment quelque chose ?

Le progrès est indiscutable. Elle sera ce que nous en ferons. Il existe des manques, des ambiguïtés. A nous, quand nous serons aux responsabilités, d'y remédier. Je partage l'avis de Dany Cohn-Bendit : tel qu'il est, ce texte n'est pas inutile. Si j'étais députée, je le voterais.

Ce n'est pas l'avis de vos amis verts...

Les Verts sont idéalistes, exigeants... Avec ce niveau d'exi