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Libération

Le Pen pose un pied discret en Corse

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Le leader du Front national a réuni hier une poignée de militants dans un hôtel d'Ajaccio.
publié le 28 mai 2004 à 0h48

Ajaccio envoyé spécial

Neil Armstrong a foulé le sol lunaire à la première tentative. Le Pen, lui, aura dû essayer à trois reprises avant de prendre pied sur la terre de Corse. Hier, pour la première fois, le leader d'extrême droite a réussi à dépasser le tarmac de l'aéroport d'Ajaccio pour réunir discrètement une poignée de militants grisonnants dans un hôtel de luxe situé sur la touristique route des Sanguinaires, à la sortie d'Ajaccio. Quelques rares supporters qu'il a abreuvés de propos, opposant les «couples normaux» aux «couples gays», ou fustigeant l'«explosion démographique» en Turquie.

Le Pen a accompli cet exploit grâce à l'appui d'un imposant dispositif : une petite compagnie de CRS positionnée à la descente de l'avion, une file de voitures postée au bas de la passerelle et un avion parqué loin de l'aérogare, à deux pas d'une sortie discrète donnant sur une porte dérobée. De là, le patron du FN a rejoint l'aéro-club voisin d'où un hélicoptère l'a emmené à l'hôtel Eden Roc, de façon à éviter le centre-ville. Le même bourdon l'y a repris en fin d'après-midi. Dans l'intervalle, l'Eden Roc a été surveillé par une voiture de police.

Pas de bain de foule, pas de déambulation dans les rues de la ville. Le Pen l'a donc joué ultra-discrète. Et pour cause. A deux reprises, il avait dû rebrousser chemin, repoussé par des nationalistes. En février 1992, leur manifestation avait empêché l'avion de ligne dans lequel il voyageait d'atterrir. Puis, en février 1994, venu en avion pri