Guatemala, Mexique envoyé spécial
Une jeune Maya en tenue traditionnelle sous le bras gauche, une autre sous le bras droit. Jacques Chirac fixe l'objectif des photographes, pose avec son sourire mécanique et lâche ses sempiternels gimmicks, en français : «Et encore toutes mes félicitations... Bonne chance à vous et à la prochaine fois à Paris !» La scène se déroulait jeudi dans le somptueux patio du palais national de Guatemala City. En visite éclair de deux jours au Guatemala et au Mexique pour un sommet sans grands enjeux entre l'Union européenne et l'Amérique latine (lire aussi page 17), Jacques Chirac jubile. Loin des querelles avec Nicolas Sarkozy, d'une majorité qui doute de sa prescience, de la croissance en panne et des réformes qui coincent, le chef de l'Etat est accueilli par son homologue guatémaltèque, Oscar Berger, comme l'un «des hommes politiques les plus importants du monde actuel»... Une nouvelle occasion pour Jacques Chirac de discourir sur les concepts qui font sa fortune hors des frontières : dialogue entre les cultures, organisation d'un monde multipolaire, et critiques plus ou moins explicites contre «l'unilatéralisme» des Etats-Unis.
Charges antiaméricaines. Toutes les huiles politiques, économiques et intellectuelles du cru défilent et se cabrent pour saluer le Président. «Sur cette terre du quetzal (l'oiseau emblème du Guatemala, ndlr), des hommes de maïs et du Popol-Vuh ce recueil de la cosmogonie et de l'imaginaire des Mayas-Quichés , lance Jacque