La querelle entre Villepin et Sarkozy est officiellement close. Hier, le ministre de l'Intérieur a pu plastronner, assurant que le montant des crédits gelés «a été ramené de 280 millions d'euros à 117 millions d'euros à la suite d'un accord». Pile poil ses demandes : depuis le début de la crise, le 19 mai, Dominique de Villepin exigeait que la mise en réserve de crédits 2004 ne soit pas supérieure à celle que Sarkozy avait supportée en 2003 (116 millions d'euros), en critiquant publiquement les «économies de bouts de chandelle» exigées par Bercy. Villepin attaque son prédécesseur là où cela fait mal, l'accusant de rendre impossibles les promesses sociales envers policiers et pompiers. Le ministre de l'Intérieur a même appelé à la rescousse les syndicats de policiers (Libération du 27 mai). Mais tout cela est en partie du flan : Villepin et Sarkozy s'étaient déjà mis d'accord, le 26 mai, lors d'un petit déjeuner à Bercy, encadrés par leurs directeurs de cabinet. Ensuite, «cela a été assez facile», dit-on à Bercy.
Chez Nicolas Sarkozy, on livre sa propre interprétation : Dominique de Villepin aurait en fait cédé, mais ne voudrait pas le dire. Explication : les gels de crédits 2004 sont bel et bien revus à la baisse, à 117 millions. Mais le ministre de l'Intérieur a accepté de rogner sur les 850 millions de crédits de 2003 non utilisés (crédits dits «de report»). «C'est au ministre de choisir : s'il préfère geler des crédits de report, pour nous c'est la même chose», commente un