Le Grau-du-Roi, Nîmes, envoyé spécial.
Avoir un parachute, c'est bien. Encore faut-il savoir l'ouvrir et se poser au bon endroit. Dans le rôle du chef d'escadrille : François Bayrou, toujours prêt à envoyer les têtes d'affiche de la «société civile» défendre les couleurs de l'UDF. Après avoir débauché l'ancien PDG d'Air France pour une élection législative (Christian Blanc), puis celui d'Air Littoral pour les régionales (Marc Dufour), le leader centriste est allé chercher le président de Radio France, Jean-Marie Cavada, qu'il a parachuté tête de liste dans la région Sud-Ouest. Des années que l'ex-journaliste cherchait à se recaser en politique. Ces derniers mois, il a même fait monter les enchères entre l'UDF et son ennemi juré, l'UMP. Après y avoir affronté une grève très dure en janvier, il se disait «arrivé au bout d'un cycle» à Radio France... où il était de toute façon promis à la retraite l'année prochaine. Cavada a donc franchi le pas. Avec un discours à la fois fédéraliste et antitechnocratique, un petit matelas de notoriété et l'esprit un rien revanchard d'un orphelin heureux de faire campagne sur son nom.
«Besoin de parents». Dans un petit restaurant de bord de mer, au Grau-du-Roi (Gard), le nouveau venu raconte aux militants UDF du coin que sa famille «a été entièrement détruite par la guerre». Et que pour lui, enfant de l'Assistance publique, l'Europe est d'abord synonyme de paix. Il prétend aussi que l'Europe «a besoin de parents»: d'un côté, le Parlement, où il r