«Laissez-moi d'abord vous expliquer ce qu'est le fédéralisme. Dans un immeuble, vous avez des voisins. Que vous appréciez plus ou moins. Si tout le monde est souverainiste, chacun fait ce qu'il veut : les poubelles dans les couloirs, la bamboula toute la nuit, et à la fin tout le monde s'engueule. Le fédéralisme, c'est, au contraire, la copropriété organisée. Une façon de bien vivre avec ses voisins. Et de parler d'une seule voix. Or, dans une Europe à 25, c'est impossible. On a pu le vérifier lors de la guerre en Irak. Nous proposons donc de créer un noyau dur qui serait composé du moteur franco-allemand et des quatre autres pays fondateurs de l'Union : l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Ce noyau dur, qui représente la moitié de la population et 60 % du PIB de l'Union, donnerait naissance à un Etat fédéral à part entière, sur le modèle des Etats-Unis. Voilà une proposition concrète. On est pour ou contre, mais au moins elle est crédible. Ce qui est scandaleux, c'est que les gens ne soient pas au courant. Par trois fois, l'Allemagne a proposé à la France de créer cette avant-garde fédérale au sein de l'Union. La question n'a même pas été discutée alors qu'elle aurait mérité au moins un référendum. Après ça, les politiques et les médias nous expliquent que la campagne ne démarre pas, qu'on ne parle pas d'Europe... Certains disent que nous sommes des utopistes. Mais les utopistes, ce sont ceux qui croient encore à la souveraineté de l'Etat-nation ! Et eux, i
Interview
Comment l'Europe à 25 peut-elle être fédérale?
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par Thomas LEBEGUE
publié le 3 juin 2004 à 0h54
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