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Libération
Interview

«Des idées déjà formulées par la Commission»

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publié le 3 juin 2004 à 0h54

Pervenche Béres, chef de file des socialistes français au Parlement européen, est candidate en Ile-de-France.

Nicolas Sarkozy veut un «gouvernement économique» de la zone euro et une réforme du pacte de stabilité. Vous l'approuvez ?

Il s'agit, pour l'essentiel, d'une reprise de propositions déjà formulées par la Commission européenne. Et même si elle a changé de ministre des Finances, la France n'est pas dans la meilleure position pour prétendre renégocier le pacte. On ne peut pas avoir fait la leçon aux autres, avec arrogance, puis espérer être écouté par ses partenaires lorsqu'il s'agit de réformer. Si on veut s'attaquer aux problèmes économiques, il faut mettre les pieds dans le plat et faire admettre que le pacte de stabilité ne sanctionne vraiment que l'Allemagne et la France. Car, dans la compétition, tous les autres pays disposent d'avantages. L'Irlande et le Luxembourg grâce au dumping fiscal, l'Espagne par l'intermédiaire des fonds structurels, les Pays-Bas avec le commerce extérieur, etc. La France et l'Allemagne doivent exiger l'harmonisation fiscale et sociale. Ce n'est pas la voie choisie par Sarkozy.

Instaurer une gouvernance de l'euro, c'est un objectif des socialistes ?

Il y a des choses que nous demandons depuis longtemps, mais certaines propositions tendent à marginaliser la Commission européenne. Or, ce n'est qu'autour des propositions de la Commission qu'on trouve de véritables dynamiques européennes. Il faut une vraie réflexion sur le poste de commissaire au