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Libération

Emmanuelli et Montebourg, l'autre voix du PS

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Sur la Constitution, les leaders des courants minoritaires sont en rupture avec la direction du parti.
publié le 3 juin 2004 à 0h54

A défaut de tribunes dans les meetings, une estrade dans un amphi. Invités hier en début de soirée de l'Institut d'études politiques de Paris, à l'initiative de la section du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Henri Emmanuelli et Arnaud Montebourg, discrets depuis le début de la campagne des élections européennes, en ont profité pour livrer leur «projet socialiste pour les élections européennes du 13 juin» et appeler à «faire barrage à l'Europe libérale». Depuis le congrès de Dijon de mai 2003, et surtout depuis que Giscard a livré son projet de Constitution, les deux leaders des courants minoritaires ont fait de l'Europe le thème majeur de leur opposition à la direction actuelle du PS. Arnaud Montebourg, premier orateur, n'a pas démenti cet état de fait hier soir en prenant d'emblée ses distances avec la manière dont «on peut proclamer l'Europe sociale» ­ slogan officiel du PS dans cette campagne ­ alors que l'on ne s'attaque pas «à la question du réarmement politique de l'Europe». «L'Europe est paralysée», a-t-il poursuivi en expliquant que la méthode intergouvernementale est «en panne». Sur le contenu de la Constitution, si François Hollande et ses alliés restent pour l'instant flous, Montebourg a confirmé, lui, tout le mal qu'il pensait de ce texte. «Ce n'est pas la Constitution qu'il faut pour répondre à l'urgence politique du moment.» «L'Europe est à la croisée des chemins», confiait peu avant la réunion Henri Emmanuelli, en évoquant «un processus non contrôlé». D