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Libération

Le gouvernement de l'UE vaut bien un numéro de duettistes

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publié le 3 juin 2004 à 0h54

Nicolas Sarkozy a trouvé le moyen de faire d'une pierre deux coups : en proposant de mettre en place rapidement un «gouvernement économique européen», il reprend la main sur le théâtre continental et donne à l'UMP des biscuits pour la campagne électorale en cours. Une manoeuvre menée en commun avec Alain Juppé, avec qui il affectait hier un duo un peu inattendu (lire page suivante).

12 voix. Premier temps, celui de l'Europe. Le ministre de l'Economie n'a fait qu'un aller et retour mardi soir à Luxembourg pour proposer à ses pairs de l'Eurogroupe (conseil informel des ministres des Finances de la zone euro) d'avancer vers un gouvernement économique. Avec une mesure phare : nommer un président de l'Eurogroupe pour deux ans et demi, et donc de rompre avec la pratique de la présidence tournante semestrielle : «La Banque centrale européenne parle d'une voix unique, la Commission européenne parle d'une voix unique, mais, dans l'Eurogroupe, on parle à 12 voix.» Le ministre y ajoute la création d'un «groupe d'économistes reconnus et indépendants», conseil de l'Eurogroupe, des «mesures économiques coordonnées», la «convergence des calendriers budgétaires», le renforcement du dialogue avec la BCE, etc. Il a également proposé une réforme du pacte de stabilité. Sans toucher aux critères de Maastricht, mais en édictant une règle de retour à l'équilibre des finances en cas de croissance vigoureuse. Il reprend aussi une idée lancée en mai : le «pacte de stabilité interne». La France pourrai