Prague, correspondance.
Silvano Pedretti est arrivé en République tchèque il y a plus de dix ans pour se lancer dans l'investissement immobilier en Europe centrale. Lorsqu'on lui demande ce qui l'a attiré à Prague, il préfère avancer le côté pratique et montre alors sur une carte la courte distance qui sépare le Territoire de Belfort, où il est né, de Prague, où il vit désormais avec sa femme et leur fils, âgé de quelques semaines.
Dès sa sortie de Sciences-Po, Silvano Pedretti songeait à entrer en politique, avant de choisir les affaires. A 40 ans, il décide de franchir le pas, d'abord en créant un mouvement, EC2009, «pour promouvoir le débat européen et ne pas le laisser qu'aux élites», mais surtout en s'engageant dans la première campagne européenne de son pays d'adoption. «Le déclic, explique-t-il, ça a été l'Europe. Peut-être parce qu'en tant que Français, fils d'immigrés italiens et marié avec une Tchèque, je me sens d'abord européen. Dès l'instant où on travaille en Europe, on efface les frontières. Et si celles-ci s'effacent au niveau des visas, de l'économie et de la fiscalité, pourquoi pas au niveau de l'éligibilité ?» Dans la pratique, les démarches se sont toutefois avérées fort compliquées. Après des heures passées en vain entre l'ambassade de France, le consulat et le ministère tchèque de l'Intérieur, il a fallu l'intervention d'un juriste du Quai d'Orsay pour que la candidature du premier Français sur une liste tchèque puisse être finalement validée.
Silvano Pedr