Les Verts sont furieux. Et inquiets. Cédant à leurs veilles «tentations hégémoniques», voilà que les socialistes recommencent à les traiter comme des nains politiques : la direction du PS vient en effet de faire savoir que, tout compte fait, elle n'envisageait pas de conclure un «accord national» pour les élections sénatoriales de septembre. Pourtant, début mai, les deux partis étaient convenus qu'un tel accord devait être recherché. Dans la foulée de leur succès aux régionales, les écologistes y voyaient une occasion de prendre enfin pied dans la Haute Assemblée, où ils n'occupent qu'un fauteuil, celui de la sénatrice du Nord, Marie-Christine Blandin. Les électeurs les ayant hissés, devant le PCF, au rang de deuxième force politique à gauche, ils souhaitent quatre ou cinq sièges supplémentaires.
Pour Jean Desessard, secrétaire national aux élections, ce coup de pouce aurait le mérite de compenser, partiellement, la sous-représentation parlementaire des Verts. Mais Bruno Le Roux, son homologue au PS, juge impossible de «corriger l'absence de proportionnelle à l'occasion des sénatoriales». Il propose qu'un «accord régional» limité à l'Ile-de-France garantisse aux Verts trois fauteuils supplémentaires : deux à Paris et un en Seine-Saint-Denis, promis dès l'an dernier à Dominique Voynet. «On a démontré à l'occasion des régionales que nous étions favorables à l'union avec les Verts, poursuit Le Roux, mais l'élection sénatoriale est particulière. Notre premier partenaire, c'est le