Avec vent dans le dos, deux élus. Une petite brise et ils n'en auront qu'un seul. Un mauvais blizzard de face, et il n'y aura plus aucun communiste français au Parlement de Strasbourg. Alors qu'aux régionales de mars le PCF avait bénéficié, en partie, du vote utile pour sanctionner la droite, ces européennes s'annoncent plus difficiles pour la place du Colonel-Fabien.
Nouvelle posture. Depuis dix ans, les européennes n'ont, en tout cas, jamais réussi au PCF : 6,9 % des voix en 1994, 6,8 % il y a cinq ans, avec Robert Hue à la tête d'une liste constituée en petit comité par la direction, et composée alternativement d'un homme et d'une femme, d'un communiste et d'un non-communiste. Cette fois, cherchant à s'inspirer des régionales en Ile-de-France, Marie-George Buffet a tenté d'imposer (parfois aux forceps) des listes communistes élargies aux représentants du mouvement social, syndicalistes, altermondialistes et associatifs. Avec plus ou moins de bonheur, tant les apparatchiks fédéraux ont résisté pour garder des listes monocolores. Résultat : tous les chefs de file métropolitains sont dûment encartés au parti et les «citoyens» sont relégués à des places inéligibles.
Le PCF, qui avait décroché six élus en 1999, pourrait ne conserver que deux sièges, l'un pour Francis Wurtz, président du groupe Gauche unitaire européenne à Strasbourg, chef de file en Ile-de-France (Libération d'hier), l'autre pour Jacky Hénin, maire de Calais, dans le Nord-Ouest.
Mais le risque est réel d'un effac