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Libération

Paris-Berlin, couple trop exclusif

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Moteur de l'Europe des Quinze, il doit convaincre les dix entrants.
publié le 4 juin 2004 à 0h55

Pilier de la construction communautaire, le moteur franco-allemand tourne désormais à plein régime mais un peu à vide dans la nouvelle Union à vingt-cinq. Après des débuts plutôt froids, le couple Jacques Chirac et Gerhard Schröder file une parfaite idylle et le président français rappelle volontiers que sur l'Europe, comme sur tout le reste d'ailleurs, «nous partageons exactement les mêmes sentiments». Qu'il s'agisse de la future Constitution européenne, de la crise irakienne, du Pacte de stabilité, de la PAC ou d'un projet de créer une politique industrielle commune, le couple Paris-Berlin parle à l'unisson. On évoque même, pour l'avenir, une «Union franco-allemande». Mais il lui faut plus que jamais convaincre les nouveaux entrants de sa légitimité et rassurer tous ceux qui, parmi les Quinze, grognaient contre ce «directoire» par trop envahissant.

«Il fonctionne autour d'un double égoïsme plus que comme un moteur, souvent contre les autres pays européens», souligne Pierre Moscovici, secrétaire national du PS chargé des questions internationales et ex-ministre des Affaires européennes. Si le moteur franco-allemand «fonctionne plutôt mieux depuis 2002», il suscite toujours selon lui «des réactions de méfiance». Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, l'a constaté lors d'un voyage au Portugal. «Il y a chez les Portugais une compréhension historique de l'alliance franco-allemande. Mais, en même temps, ils nous disent "attention, on existe"