Un mois après les grandes fêtes de l'élargissement, l'euphorie est vite retombée dans les nouveaux Etats membres, empêtrés dans de difficiles fins de transition. Comme chez les Quinze, la campagne pour les européennes y est largement dominée par les problèmes intérieurs chômage, réformes de la santé et des retraites, crise politique. Surfant sur le mécontentement, face à des pouvoirs en bout de course, les populistes de tout poil prospèrent et espèrent bien faire de ce premier scrutin européen un test de leur popularité.
En Pologne, profitant du vide politique alors que le pays peine à former un gouvernement après la démission de Leszek Miller, le parti Samoobrona (Autodéfense) d'Andrzej Lepper (lire ci-dessous) est en pleine ascension. Avec près de 15 % des suffrages, il a de bonnes chances d'envoyer à Strasbourg un groupe conséquent de députés dont on ignore le programme au-delà des demandes démagogiques d'un «meilleur traitement» de la Pologne. Sans aucune vision de l'évolution future de l'Union qui semble le cadet de leurs soucis, Lepper et les siens n'ont qu'un objectif : arriver au pouvoir, en ratissant le plus large possible. A l'adresse de tous les mécontents et frustrés de la transition dans un pays qui compte 20 % de chômeurs, ils veulent «nettoyer» la classe politique des voleurs et promettent leur revanche aux petites gens, sans hésiter à jouer, selon l'auditoire, sur la nostalgie communiste ou la fibre antisémite.
En Lituanie voisine, le nouveau Parti du travail