Menu
Libération

Un budget 2005 aussi serré que discret

Article réservé aux abonnés
Les lettres de cadrages gênent les ministres.
publié le 4 juin 2004 à 0h55

Qui a lu les lettres de cadrage budgétaire pour 2005 envoyées hier matin par Nicolas Sarkozy ? Officiellement personne. De ministère en ministère, chez Villepin et Michèle Alliot-Marie, chez Borloo ou Fillon, c'était hier soir la même réponse : «Nous ne l'avons pas reçue.» Un conseiller d'un ministre rigole : «Bercy l'a peut-être envoyée par la poste en petite vitesse pour faire des économies...» François Fillon s'amuse : «Des lettres de Sarkozy, j'en reçois tous les jours...» Réponse d'un proche du maître de Bercy : «Ben voyons, cela permet d'éviter de communiquer sur les choses difficiles.»

Ces lettres individuelles marquent le véritable démarrage de l'élaboration de la loi de finances pour 2005. Nicolas Sarkozy et Dominique Bussereau, son secrétaire d'Etat au Budget, innovent en fixant par avance leur objectif principal. Visées par le Premier ministre, elles devraient permettre au couple Sarkozy-Bussereau d'entamer un dialogue musclé avec leurs collègues, à qui chaque lettre propose des pistes d'économies.

Pas de folies. La tâche s'annonce ardue. Au total, les dépenses ne devraient pas dépasser 287,9 milliards d'euros, soit l'enveloppe 2004 augmentée de l'inflation, estimée à 1,5 %. En fait, le ministre des Finances disposerait d'une petite marge de 2 à 4 milliards d'euros pour parfaire les arbitrages. Il suffirait par exemple d'évaluer l'inflation à 2 %. Pas de quoi faire des folies. Jean-Louis Borloo aura bien de quoi financer son futur plan de cohésion sociale. Comme le