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Pailhès, l'ex-village des Astérix ariégeois

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En 1983, le village avait pris ses distances avec l'Europe. Aujourd'hui, il s'est converti.
publié le 5 juin 2004 à 0h56

Pailhès (Ariège), envoyé spécial.

L'ex-secrétaire de mairie aujourd'hui septuagénaire, mademoiselle Albertine Dutilh, s'en souvient en plissant un oeil coquin : «Il ne devait pas y croire lui-même. C'est le milliardaire rouge Jean-Baptiste Doumeng (1) qui l'avait gonflé un peu.» Jeanine Pons siégeait au conseil municipal : «Il avait décidé ça tout seul. Mais c'était la ligne du Parti communiste d'être contre l'Europe dans ces années-là...» Le 10 septembre 1983, à 18 heures, le maire communiste Jean-Albert Pons proclamait Pailhès «commune libre de la communauté européenne !» «Il y avait des journalistes partout, raconte le conseiller municipal Robert Marchand. Ils voulaient tous photographier le maire devant le panneau d'entrée du village.»

«Deux mains». Vingt et un ans plus tard, «il ne serait peut-être pas content s'il était encore là...» reprend Albertine. Car le premier adjoint PS de ce petit village pyrénéen et communiste de 380 habitants, Michel Teychenné, est candidat en cinquième position sur la liste socialiste des européennes dans le Sud-Ouest. Comme un symbole de la conversion du bourg à l'Europe. Les frasques politiques de Jean-Albert Pons n'ont pas laissé que des mauvais souvenirs à Pailhès. Elles y ont même semé du doute qui refleurit avec la campagne électorale : «Dans l'Europe, chuchote Jeanine, il n'y a pas que du bien.» «Peut-être, mais quand j'entends mon premier adjoint parler d'Europe sociale, j'ai envie de l'applaudir des deux mains», glisse l'actuel maire