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Libération
Interview

Pourquoi la classe politique n'arrive-t-elle pas à mobiliser les électeurs pour ce scrutin?

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publié le 5 juin 2004 à 0h56

«Evidemment, on peut reprocher aux hommes et femmes politiques de ne pas être capables de tirer les sujets européens sur le devant de la scène. C'est certainement lié au fait que les partis choisissent souvent des illustres inconnus pour les représenter dans ces élections. Qui connaît en Allemagne Hans-Gert Pöttering, à la tête de la CDU ? Martin Schulz, le chef de file du SPD, ne s'est fait connaître du large public que depuis son algarade avec Berlusconi. Il est plus difficile pour ces candidats de passionner le débat qu'un Gerhard Schröder, un Edmund Stoiber (président de la CSU, qui a perdu les élections de 2002, ndlr), ou une Angela Merkel. Les électeurs sont déjà naturellement enclins à s'intéresser davantage au débat national parce qu'ils savent en fin de compte pour qui ils votent. Le soir du 13 juin, il ne viendra à l'idée de personne de dire que c'est Pöttering, Schulz ou Cohn-Bendit qui a gagné.

Et il y a là aussi une énorme responsabilité des médias. Quand je vois que TF1 a décidé de ne consacrer aucune page spéciale aux européennes, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il ne faut pas s'étonner du désintérêt des électeurs ! Les médias doivent expliquer qu'au Parlement européen il n'y a pas de majorité tranchée, et que ne peuvent se dégager que des compromis. Et cela, ce n'est pas très sexy.

Je pense qu'un référendum européen sur la Constitution permettrait au moins de lancer une discussion sur l'Europe. Je sais que mon ami Joshka Fischer n'est pas d'accord. Mais