Ille-et-Vilaine, envoyée spéciale.
Aujourd'hui c'est jaune poussin pour le tailleur et gris souris pour les accessoires. Maquillage appuyé et lunettes noires, Roselyne Bachelot, chef de file UMP pour la région Ouest, attaque une campagne de «star». C'est elle qui le dit. En rigolant, bien sûr, mais pas complètement quand même. «De toutes les têtes de listes UMP, je suis la seule qui ait vraiment une image nationale», glisse-t-elle. Sa place, l'ex-ministre de l'Ecologie l'a obtenue du sommet. Fâchée de s'être fait virée du gouvernement, elle a d'emblée signifié à Jacques Chirac que seule l'assurance d'un strapontin européen pourrait effacer l'humiliation et la tenir au silence. Il a obtempéré. Le jour de la composition de la nouvelle équipe, Jean-Pierre Raffarin l'a reçue à Matignon, son licenciement dans une main et la promesse d'un siège à Strasbourg dans l'autre. «Roselyne, tu as vraiment des amis bien placés», lui a-t-il souri. «Pourquoi, tu en doutais ?», a-t-elle répondu du tac au tac.
La candidate se définit comme «une proeuropéenne convaincue», mais reconnaît à mi-mot que le Parlement est pour elle un «recasage» de luxe. «Je ne me voyais pas retourner à l'Assemblée alors que les bons postes et les gros rapports ont déjà été distribués.» Ce jour-là, sa campagne débute par un déjeuner avec des colistiers bretons et des militants UMP. Un petit verre de blanc, quelques bons coups de fourchette. Un raccord rouge à lèvres dans la glace de son poudrier Chanel plus tard, et ell