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Libération

Quand Martinez prépare la sortie de Le Pen «par le haut»

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publié le 7 juin 2004 à 0h56

Toulouse, de notre correspondant.

Le bouquet lui-même ne doit pas coûter plus de 5 euros. Ce que le député européen FN Jean-Claude Martinez préfère en le déposant au pied de la stèle, c'est imaginer «la tête que fera le traditionaliste Bernard Antony» en le voyant commémorer une bataille à Muret que les Cathares auraient pu remporter sur les chrétiens en 1213. Quand il veut fâcher ses militants tarn-et-garonnais du Front national, il reprend leur propre langage pour les traiter de «sous-bougnoules». Lui qui a été conseiller du roi Hassan II de 1977 à 1981 sait qu'il les choque déjà en militant pour l'adhésion du Maroc à l'Europe. «Je suis un peu provocateur, s'amuse-t-il. Le seul qui me tolère, au FN, c'est Le Pen.»

L'ex-assistant parlementaire du député SFIO Jules Moch se voit dans l'appareil FN comme Jésus fréquentant Mathieu l'infréquentable, «c'est le médecin qui a besoin du malade». Professeur de droit public à Paris-II, sorti premier de l'agrégation, il a besoin de se confronter au «peuple». Son défi, réfléchit-il, est de faire du peuple du FN le porteur des «valeurs universelles de la France», dont celles de la Déclaration des droits de l'homme de 1789. Y a du boulot... La première montagne qu'il voudrait déplacer est de «débarrasser le FN de sa tunique de Nessus (un présent funeste, ndlr)». «Mais il faut d'abord que j'arrive à déracialiser Le Pen», calcule-t-il en riant... Il est devant la tâche comme au spectacle, en metteur en scène de sa propre personne. Au FN, le f