Son «je» est double. Souvent, Brice Hortefeux conjugue ses phrases au pluriel. «Quand on était à Bercy, le jour où on a quitté le RPR...» Depuis vingt-huit ans, il est le porte-serviettes, le porte-flingue, le porte-parole de Nicolas Sarkozy. Avec lui, il forme un couple comme en fabrique parfois la politique, symbiotique et fondé sur l'admiration sans borne de l'un pour l'autre. «La vie avant Nicolas ? Il n'y en a pas tellement eu, reconnaît-il d'emblée. Mon engagement, c'est qu'il soit président de la République.» Tout faire pour permettre au teigneux de la droite de se tailler sa place au sommet. Tout en se construisant la sienne. Son modèle ? Michel Poniatowski, l'âme damnée de Valéry Giscard d'Estaing. Hortefeux est aujourd'hui le chef de file UMP dans la grande région Massif central-Centre pour les élections européennes de dimanche. La rencontre a eu lieu un soir de janvier 1976. Brice est un fils de bonne famille de Neuilly, père directeur de banque, mère active dans le secteur social, catholique. Il n'a pas encore 18 ans, vient de passer son bac après une scolarité molle à Saint-Jean de Passy, traîne ses guêtres à Sciences-Po dont il ressortira non diplômé (fait rarissime) quelque temps après. Il a la fibre «nationaliste et cocardière». Ce jour-là, il emmène des copains assister à un meeting de l'UDR, l'ancêtre du RPR, Porte Maillot, avec Chirac et Pasqua en vedettes. Alors que la salle s'assoupit, un jeune chevelu en pattes d'éléphant électrise la tribune. C'est Nic
Portrait
Porte-feu
Article réservé aux abonnés
publié le 8 juin 2004 à 0h57
Dans la même rubrique