Le strict minimum. Jean-Pierre Raffarin s'est débarrassé, hier, comme d'une corvée de sa participation à la campagne des européennes en parlant une dizaine de minutes de l'Europe lors d'un entretien télévisé sur LCI. Alors que l'UMP, encore convalescente de la rouste prise aux élections régionales de mars dernier, est au plus bas dans les sondages, le Premier ministre a compris qu'il n'avait pas intérêt à s'impliquer à fond dans cette élection. Il ne participera qu'à un seul meeting à Paris jeudi. Ses principaux ministres suivent la même stratégie : Nicolas Sarkozy, qui avait été très actif lors des derniers scrutins, ne se montrera qu'aux côtés de son ami Brice Hortefeux à Clermont-Ferrand demain.
Le chef du gouvernement s'est efforcé hier d'expliquer qu'aucune véritable leçon politique ne pourra être tirée dimanche. «Je suis pour un vote de confiance en l'Europe, a-t-il assuré, pour moi, c'est le premier clivage.» En clair, les résultats des européennes ne devront pas être interprétés en fonction du rapport droite-gauche. Si les listes UMP sont à la traîne, Jean-Pierre Raffarin a laissé entendre que cela n'influera pas sur la durée de son bail à Matignon ni sur la poursuite de son action. «C'est l'Europe qui est en question. Je suis à la tête d'une majorité élue pour cinq ans», a-t-il répété. Un brin perfide, il a ajouté que le déplorable score de 13 % obtenu par Nicolas Sarkozy en 1999 pouvait servir de «référence». Alors que les listes pullulent à droite, il a également l