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Libération

Blair, la plaie pour son parti

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publié le 9 juin 2004 à 0h58

Londres, de notre correspondant.

Ses adversaires conservateurs l'appellent par dérision «l'homme invisible». Omniprésent lors des scrutins précédents, Tony Blair se montre très discret depuis le début de la campagne des européennes. Il ne figure dans aucun des spots diffusés par son parti aux heures de grande écoute. Sa photo est absente de la plupart des tracts et, lorsqu'il se déplace en province, les candidats évitent de trop s'afficher à ses côtés. A l'approche d'un scrutin très difficile, le New Labour prend ses distances avec un leader qui était, autrefois, sa meilleure carte électorale.

Malgré une croissance toujours forte, un taux de chômage au plus bas et un début de relance des services publics, le Premier ministre risque de payer le principal revers de son second mandat : l'Irak. Depuis un an, tous ses efforts pour recentrer le débat sur ses succès intérieurs ont échoué. De la polémique sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein aux tortures de la prison d'Abou Ghraib, Tony Blair est poursuivi par une guerre plus que jamais impopulaire au Royaume-Uni.

L'opposition l'a bien compris. Les libéraux-démocrates, seuls parmi les trois grands partis aux Communes à avoir voté contre l'intervention militaire, ont axé toute leur campagne sur l'Irak. Ils invitent les électeurs à punir le «toutou» de Bush. «Le 10 juin est l'occasion d'adresser un message univoque à Tony Blair : "Vous ne parlez plus en notre nom... L'administration américaine vous mène par le bout du n