Le «militantisme homophile» dénoncé par Bernadette Chirac en 1998 a gagné le gouvernement Raffarin. Le projet de loi pénalisant les propos homophobes, mais aussi sexistes, devrait être présenté en Conseil des ministres d'ici à la fin du mois, et être «définitivement adopté avant la fin 2004». Alors que la Chancellerie patinait sur cette affaire depuis plusieurs mois, Raffarin a décidé de reprendre les choses en mains, deux jours après le mariage de deux hommes célébré à Bègles, et à trois semaines de la Gay Pride.
«Transphobie». Le texte dévoilé hier propose de pénaliser les propos discriminatoires tenus «envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle» dans les mêmes termes que le sont les propos racistes (provocations à la discrimination, à la haine, violence, injures et diffamation) et avec les mêmes conditions d'intervention en justice des associations. Sauf pour le droit de réponse dans la presse : les associations homosexuelles ne pourront pas l'exercer en cas de propos discriminatoires. Le gouvernement entend éviter les recours à chaque déclaration hostile au mariage gay. Mais l'«humoriste» Laurent Gerra s'exposerait à six mois de prison et 22 500 euros d'amende chaque fois qu'il fait allusion à Bertrand Delanoë sous l'appellation de «Notre Dame de Paris».
Certains, dont les associations, font la fine bouche : le gouvernement ne donne toujours aucune date précise et n'intègre pas le délit de «transphobie». D'autres fo