«Mon principal objectif est de bâtir un pont entre Chypriotes grecs et turcs, comme entre la Grèce et la Turquie. Le non des Chypriotes grecs à la réunification de l'île, lors du référendum du 24 avril dernier, a laissé une atmosphère de conflit entre nos deux communautés. Mon but est de contribuer à recréer les conditions d'une solution globale de paix. Des deux côtés de la ligne verte qui divise l'île depuis 1974, chacun campe sur le statu quo. Ainsi, aucun parti chypriote grec n'a offert de place sur ses listes à un candidat du nord de l'île, alors que le plan Annan, s'il avait été accepté, nous réservait deux des six sièges qu'aura Chypre au Parlement européen. Seuls 500 Chypriotes turcs (sur un total d'environ 80 000, ndlr) pourront voter dimanche, car très peu ont fait les démarches administratives nécessaires pour s'inscrire sur les listes électorales de la république de Chypre. Bien sûr, j'ai peu de chances d'être élu ! Dans mes meetings, il ne vient que 20 ou 25 personnes. Mais ça ne me décourage pas, ce n'est qu'un début, j'incarne une tentative. Quand bien même je n'aurais que 1 000 voix dimanche, ce sera un message fort : la preuve que des Chypriotes grecs peuvent voter pour un candidat turc. Ma famille vit à Chypre depuis des générations. Professeur de relations internationales à l'université de Canakkale, en Turquie, je ne m'étais pas engagé en politique jusqu'à présent. Mais il fallait quand même qu'au moins un Chypriote turc utilise ce droit de postuler au Pa
Interview
Vous êtes le seul Chypriote turc à briguer un siège à Strasbourg. Qu'espérez-vous d'une candidature aussi marginale?
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par Nathalie Dubois
publié le 9 juin 2004 à 0h58
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