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Libération

En Allemagne, le débat national prend le dessus

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Régionales et municipales du 13 juin pourraient doper la participation.
publié le 10 juin 2004 à 0h59

Berlin, de notre correspondante.

Européennes, régionales, municipales... Le 13 juin sera pour l'Allemagne un test électoral en trois dimensions (1). Avec une grande question : ce pays qui a été l'un des moteurs de la construction européenne va-t-il battre le record absolu d'abstention aux prochaines européennes ? Ou bien les scrutins locaux vont-ils tirer le taux de participation vers le haut ? En 1999, 54,8 % des électeurs allemands ne sont pas allés voter. Selon le dernier Eurobaromètre Flash, ils pourraient cette fois être plus de 55 %. D'après ce sondage, 63 % des Allemands pensent que ce vote ne changera rien, et 76 % que le Parlement européen ne s'intéresse pas aux problèmes qui les concernent.

Revanche. Comme dans de nombreux pays d'Europe, on a assisté en Allemagne à une «nationalisation du scrutin européen», explique Sylvie Strudel, professeure associée au Frankreich Zentrum de l'université technique de Berlin. Le chômage, la croissance économique et les retraites ont été au centre du débat. Les deux grands partis eux-mêmes ont accentué la tendance en menant une campagne nationale. Au bas de toutes ses affiches, le SPD avait écrit : «Dans l'intérêt de l'Allemagne.» La CDU, pour sa part, a mis clairement en avant sa volonté de revanche électorale en reprochant implicitement au gouvernement «rouge-vert» d'avoir laissé l'Allemagne couler. «On oscille entre un vote sanction de la part de la CDU et un vote d'avertissement envers le SPD», estime Sylvie Strudel. La CDU, qui