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Libération

Le résistant Bayrou croit en la bonne étoile

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publié le 10 juin 2004 à 0h59

Marne, Nord envoyé spécial.

Un petit hélicoptère se pose sur la base de loisirs du lac du Der (Marne), à dix mètres des caravanes. Un vacancier passe une tête : «C'est un blessé ou un noyé ?» François Bayrou sort de l'appareil. Il vient visiter ce complexe touristique financé par des fonds européens. Et l'hélico, c'est pour tenir le programme : trois discours dans trois villes différentes, entre 15 et 22 heures Difficile de dire que le président de l'UDF ne fait pas campagne. Pour préparer le scrutin de dimanche, il a sillonné toutes les régions, y compris l'outre-mer. Lui qui n'est pas candidat a tenu à ce que son nom figure en gros sur tous les bulletins de vote. Bayrou assure qu'il «nationalise» ainsi une campagne anéantie par un découpage régional «scandaleux». D'autres diraient qu'il la personnalise. Car, en plus de la traditionnelle tournée des meetings, François Bayrou s'est concocté une série de déplacements aux allures présidentielles. Durant les cinq semaines de la campagne, il a successivement fêté l'élargissement de l'Union à Varsovie le 1er mai, visité la maison de Jean Monnet, commémoré les martyrs d'Oradour-sur-Glane, avant de survoler les plages du Débarquement et de prononcer un discours au mémorial de Caen, trois jours avant les festivités officielles. Sans oublier une brève cérémonie, lundi, sur le parvis de la cathédrale de Reims, là où de Gaulle et Adenauer ont scellé la réconciliation franco-allemande, en 1962. «La politique, c'est du symbolique», martèl