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Libération
Interview

« Les citoyens veulent des actes, pas des slogans »

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publié le 10 juin 2004 à 0h59

Le Britannique John Monks est le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui regroupe la majorité des syndicats de l'UE, de la CGT à Solidarnösc.

Les partis en campagne promettent beaucoup d'Europe sociale. C'est la preuve qu'elle n'existe pas vraiment dans les faits ?

Une partie de cet argument est injuste. La dimension sociale de l'Europe est une réalité, c'est même ce qui différencie l'Union européenne des Etats-Unis. L'Europe sociale, avec l'Etat-providence, les droits collectifs à négocier, ou les services publics, doit être préservée et nous devons nous battre pour cela. Après les élections, nous avons prévu d'aller voir tous les nouveaux députés pour les inciter à travailler sur cette cause. Nous mènerons un travail de lobbying, comme les multinationales savent le faire.

L'intégration européenne semble pourtant avancer plus vite sur le plan de l'union monétaire ou des critères de convergences financiers, qu'en matière de renforcement des droits des travailleurs...

C'est pour cela que nous demandons que la future Constitution européenne intègre la Charte des droits fondamentaux. Celle-ci définit un certain nombre de garanties pour les travailleurs, et si on veut rendre l'Union populaire, il faut qu'elle se préoccupe de social. Sinon, l'Europe ne sera qu'une affaire de businessmen. Et les citoyens risquent de rejeter la Constitution quand on la leur soumettra par référendum.

L'élargissement de l'UE en mai risque de faire pencher la balance ver